Conférence Territoriale de l’Action Publique :discours du president de la région Guadeloupe

Madame la présidente du conseil départemental ;
Monsieur le président de la CA Cap Excellence,
Monsieur le président de la CA Grand Sud Caraïbe,
Monsieur le président de la CA du Nord Basse-Terre,
Monsieur le président de la CA du Nord Grande-Terre,
Monsieur le président de la CA de la Riviera du Levant,

Chers collègues,

J’ai souhaité vous réunir aujourd’hui afin d’arrêter les derniers détails, préalable à la décision que nous allons prendre collectivement pour la création de la structure unique de gestion de l’eau et de l’assainissement.
Nous, élus guadeloupéens, sommes pleinement capable d’assumer nos responsabilités et de nous entendre pour l’intérêt supérieur de notre pays.

Jamais je ne me résignerai à la situation actuelle, jamais je ne fuirai ma responsabilité d’élu et j’assumerai les engagements que j’ai pris devant les guadeloupéens.

La proposition que nous faisons aujourd’hui résulte de notre initiative collective, de notre volonté de tenir compte des enseignements des échecs précédents.
Nous sommes ici, aujourd’hui pour la mener à terme.
Nos services ont travaillé ensemble à l’élaboration des statuts d’un Syndicat Mixte Ouvert, à la fois fiable et souple.

Un modèle de délibération vous sera transmis puisque vous savez que la création du SMO nécessite une validation par les collectivités dans des termes concordants.

Nous partagions tous la même vision des objectifs qui seront assignés à ce SMO ainsi que des modalités pratiques de mise en œuvre.

C’est important par ce que derrière, nous aurons à informer d’abord les personnels dont vous connaissez l’inquiétude et les attentes du fait de la situation du SIAEAG et de l’annonce de sa dissolution prochaine.

Nous aurons aussi à faire de la pédagogie auprès de la population qui demeure très méfiante après les multiples annonces ces derniers mois, de création toujours repoussée d’une structure unique censée améliorer la situation des services d’eau. A cet égard et je préfère le dire tout de suite, il ne me paraît pas possible de créer une structure sans que derrière ne s’ouvrent des perspectives de mieux pour la population, sans que cela ne se traduise par une amélioration, certainement progressive, partielle mais réelle des services de l’eau à court et moyen termes.

C’est pourquoi parallèlement à la création du SMO, nous devons envisager la gestion de la période transitoire et notamment les conditions de la poursuite de l’activité du SIAEAG. Nous en discuterons aujourd’hui.

Nous aurons enfin à rencontrer le préfet et les services centraux de l’Etat. Nous devrons les convaincre parce qu’il ne me paraît pas possible de faire sans le soutien de l’Etat.

C’est pourquoi, après différents échanges notamment avec madame la présidente du conseil départemental, j’ai décidé de convoquer très rapidement cette CTAP. La CTAP est l’instance de prise de décision collective. Elle est le lieu ou les collectivités représentées au plus haut niveau, peuvent échanger, débattre et s’entendre.

En effet et vous l’avez compris, c’est une structure unique que nous souhaitons mettre en place. Au même titre que chacune des collectivités, Cap Excellence doit en être membre. J’ai bien lu le courrier du président Jalton, je lui ai répondu que rien dans la démarche que nous proposons ne s’y oppose, bien au contraire.

Les principes qui nous guident dans cette démarche sont ceux que nous avons fixés ensemble dès le départ et que nous avons exposé à maintes reprises à nos interlocuteurs : Etat, usagers, et syndicats du secteur de l’eau. Je souhaite vous les rappeler :

  • Le maintien de l’ensemble des emplois du secteur même s’il sera nécessaire de maîtriser la masse salariale. Ce processus sera conduit en totale concertation avec les personnels et les organisations syndicales ;
  • Un prix abordable de l’eau, et un prix unique au terme d’un processus de convergence des tarifs ;
  • L’association des usagers et de l’ensemble des forces vives de Guadeloupe. Je rappelle que réglementairement, seuls les élus peuvent siéger au conseil d’administration des élus. Cependant, les usagers seront associés dans le cadre d’un dispositif équivalent au comité économique et social régional ; dispositif qui a fait ses preuves. Ils pourront aussi être membres du conseil d’administration de l’opérateur qui sera le responsable de l’exploitation au quotidien des services d’eau.
  • Enfin, la structure doit être économique viable. Elle doit pouvoir exploiter les services d’eau et porter les investissements nécessaires. C’est pourquoi, nous avions dès le départ inscrit et conservé dans cette version des statuts, le fait que seules les dettes bancaires liées aux actifs transférés seront reprises par le SMO. Parallèlement, un mécanisme devra être mis en place pour accompagner les communautés d’agglomération dans le traitement de cette dette.

Dès lors, je considère que rien ne s’oppose à l’adhésion de Cap Excellence. Cependant, comme je l’ai écrit au président Jalton, une éventuelle opposition de sa part ne doit pas nous empêcher d’avancer et de créer le SMO A n’importe quel moment, la communauté d’agglomération CAP EXCELLENCE pourra nous rejoindre, peut-être quand il aura été rassuré par la qualité du travail de préfiguration auquel ses service seront de toutes façons associés. C’est en tout cas ma volonté de lui garder la porte grande ouverte . Je pense que vous la partagez.

Il faudra plusieurs mois pour que ce  SMO que nous souhaitons créer au 1er janvier soit opérationnel. Comme nous l’avions proposé dans nos travaux précédents, il sera dans un premier temps un syndicat d’études et de préfiguration. Nous avons fixé dans les statuts une date décalée au 1er septembre 2021 pour que le SMO prenne effectivement les compétences eau et assainissement.

La période transitoire doit nous permettre de travailler sur différents fronts pour garantir la viabilité de la structure.
Il faudra que nous travaillions tous avec les opérateurs existant y compris le SIAEAG pour améliorer sans attendre la qualité des services d’eau :

 

  • En améliorant la facturation et le recouvrement de manière à dégager des recettes ;
  • En renforçant les capacités des services pour l’exploitation quotidienne ;
  • En travaillant au règlement des dettes fournisseurs.

Il nous faudra prendre le relais du travail effectué par l’Etat dans le cadre de la réquisition. Je vous annonce que la région s’engagera dans un programme important de recherche et de réparation de fuites. Des subventions pourront parallèlement être apportées aux opérateurs qui voudraient conduire de tels programmes.

Simultanément, il nous faut immédiatement travailler à la préfiguration du futur syndicat, notamment :

  • En travaillant sur les ressources humaines à la fois pour restructurer les services en vue de mettre en œuvre une organisation efficace et performante dans un cadre de maîtrise de la masse salariale ;
  • En construisant un lodèle économique viable qui permette à la structure de porter les investissements indispensables tout en maintenant un prix acceptable de l’eau pour la population.

Chers collègues, créer cette autorité organisatrice, c’est nous remettre en mouvement, c’est prendre nos responsabilités sans attendre que l’Etat fasse exactement la même chose mais à notre place.
C’est enfin nous doter d’une vision commune pour le pilotage de l’opérateur que nous créerons.
    
Voici, messieurs les présidents, les points que je souhaitais vous exposer. Comme je vous l’ai dit, je voudrais que nous sortions de cette réunion avec des décisions que nous présenterons ces jours prochains au personnel, à la population et à nos partenaires.

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