Les voeux du président du Conseil régional

Retrouvez l'enregistrement vidéo et le texte du traditionnel message de voeux de Victorin LUREL aux Guadeloupéennes et aux Guadeloupéens pour l'année 2010.


Mes très chers compatriotes,

Ensemble, nous avons traversé beaucoup d'épreuves, mais aussi partagé de grands bonheurs. Il me revient cette année encore de vous souhaiter mes voeux sincères et chaleureux de bonne et heureuse année.

Aujourd'hui, c'est tout particulièrement à ceux qui sont dans la peine ou dans la détresse que vont mes pensées… Les grands et petits tracas de l'existence, l'âpreté de la crise économique, sociale, et même morale, que nous traversons touchent beaucoup d'entre nous. A tous, je veux pourtant adresser un message de confiance et d'espoir en des lendemains meilleurs.

C'est le message d'un responsable politique qui n'a jamais renoncé à agir sur le cours des événements et qui croit plus que jamais possible d'améliorer le quotidien de ses concitoyens, tout en construisant une Guadeloupe demain plus forte, plus juste, et, surtout, plus responsable.

Une Guadeloupe où chacun est conscient autant de ses devoirs que de ses droits.

Une Guadeloupe où chacun, quelles que soient ses origines, sa couleur, sa religion, trouve sa place dans le respect de notre diversité qui est  - ne l'oublions jamais !  - notre force et notre richesse.

Une Guadeloupe parfaitement à l'aise dans son identité plurielle : guadeloupéenne, caribéenne, française et européenne.

2009 restera dans nos mémoires comme l'année où une partie importante de la population s'est levée pour crier avec force son refus des injustices et de la vie chère. Incontestablement, ces mois troublés ont profondément marqué notre pays.

Comment oublier la mort d'un homme ?

Comment tenir compte des justes revendications ?
Comment éviter les dérives ?
Mais comment, aussi, ignorer que ces 44 jours de blocage ont aggravé notre situation économique, fragilisé notre pacte social et produit davantage encore de désespérance pour nos compatriotes qui ont perdu leur emploi, leur commerce, leur atelier ou leur entreprise ?

A l'heure où l'on peut redouter de nouveaux blocages, ma responsabilité me commande de dire que ce n'est pas la bonne méthode pour instiller davantage de justice dans notre société. Rappeler ces évidences me vaut parfois d'être durement attaqué. Mais, peu importe en définitive si, comme je le crois, nous sommes porteurs d'une alternative.

Cette alternative passe par une relation franche, mais constructive, avec l'Etat.
Elle passe par la synergie que nous faisons vivre tous les jours avec le Conseil général.
Elle passe surtout par un travail sans relâche, sur tous les terrains, pour permettre à nos enfants, à nos jeunes, à nos familles, à tous ceux qui entreprennent, de se réaliser et d'atteindre l'excellence.

C'est ce que nous nous sommes attachés à faire depuis six ans et c'est ce que nous ferons jusqu'au dernier jour de notre mandat. Avant que les urnes ne parlent, je souhaite que les semaines qui viennent soit l'occasion d'un grand et beau débat, dont le fil directeur sera le bien commun de cette Guadeloupe que tous nous chérissons.

Pour ma part, je tâcherai  - comme je l'ai toujours fait  - de parler vrai, en particulier sur la question statutaire, que d'aucuns ont voulu rendre centrale, au point de faire de l'élection régionale un référendum sur le statut. Inlassablement, je répéterai mon attachement au droit commun de l'article 73.

Tout y est : la stabilité juridique et politique, le maintien des droits sociaux et surtout, des ressources insoupçonnées en matière de responsabilité locale, que nous avons commencé à exploiter par les habilitations à faire la loi dans certains domaines.

Il ne faut pas qu'à la crise économique et sociale vienne s'ajouter un emballement politique. Je vous exhorte à la prudence.

La République est cet héritage et cette destinée que nous partageons au sein de la nation. Une majorité de nos compatriotes, je le sais, est attachée à ce lien. Cette République, c'est celle de la démocratie et du suffrage universel. C'est celle qui sait concilier la liberté et la loi, le mouvement et l'ordre, celle où les hommes savent s'opposer sans se déchirer.

La République, c'est cette idée neuve qui peut rassembler la Guadeloupe qui veut avancer et progresser en garantissant un avenir meilleur à ses enfants. Nous avons la chance de pouvoir construire cela ensemble. En se gardant de toute démesure. Car, celle-ci produit l'épi de la folie. Le reste dépend de nous.

Un pays n'est puissant que par les hommes et les femmes qui le composent. Par l'envie qu'ils ont de vivre et de construire ensemble. Par le rayonnement de leur confiance dans l'avenir. Et par la cohésion sociale qui les unit.

C'est ce à quoi je vous invite.

Encore, bonne année à toutes et à tous. Fos pou 2010, kouraj' é lanmou !

Victorin LUREL
Député
Président de la Région Guadeloupe