Si depuis 2012 la Région Guadeloupe a, tout comme la Martinique à la même époque, demandé aux
autorités françaises l’autorisation d’adhérer à certaines organisations régionales, force est de
constater que le processus lancé depuis lors n’avait donné de résultat.
En effet, alors que la Martinique est devenue membre associé en 2015, la Guadeloupe, du fait des nombreuses « valses d’hésitations » de l’équipe régionale précédente, a finalement rompu unilatéralement le dialogue avec l’autorité de l’Organisation des États de la Caraïbe Orientale (OECO) en qualité de membre associé, prétextant un coût d’adhésion trop excessif ; sans expliquer, comme il est de coutume pour ces structures, que le montant de cotisation annuelle serait un croisement de critères spécifiques de chaque pays membre (en l’occurrence pour l’OECO : PIB et effectif de la population).
Pourtant, la présentation des rapports, faite aux élus du Conseil régional de l’époque, en octobre 2015, avait fait ressortir les enjeux et opportunités d’une adhésion de la Guadeloupe aux organisations internationales à vocations régionales.
La Guadeloupe avait perdu la confiance de l’OECO quant à sa motivation réelle à adhérer.
En 2016, le Président de Région Ary Chalus a clairement exprimé sa détermination à relancer un processus plus qu’à l’arrêt.
En renouant le dialogue avec l’autorité de l’OECO, l’équipe actuelle a réalisé, qu’au-delà du dialogue rompu, il s’agissait dorénavant de redonner de la crédibilité à la volonté d’adhésion de la Guadeloupe. Et pour ce faire, la Région Guadeloupe a, entre 2016 et 2017, envoyé de nombreux courriers appuyant sa réelle motivation à intégrer l’OECO. Lors de la première réunion de négociation en mars dernier à Sainte-Lucie, Diana Perran, Vice-Présidente de la commission Coopération régionale de la Région, qui conduisait la délégation, a dû répondre en premier lieu à une question du Directeur général de l’OECO sur la volonté et l’intérêt de la Région à adhérer.
L’OECO nous a fait part, fin 2017, de sa volonté d’entreprendre et d’accélérer un processus de négociations avec la Guadeloupe, enfin convaincue de la détermination de la Collectivité régionale.
Et plusieurs réunions de négociations se sont tenues ces derniers mois en ce sens. S’il est vrai que toute adhésion nécessite une contribution à un budget commun, au-delà de l’aspect strictement quantitatif, stratégiquement, la Martinique et la Guadeloupe seront les membres avec une assise financière et une représentation de la population considérable. En termes de positionnement et pour peser sur les projets de coopération d’intérêt cela constitue un
avantage certain, ajouté au fait que la Région Guadeloupe est l’autorité de gestion d’INTERREG.
Aussi, lors de l’Assemblée plénière de ce vendredi 7 septembre 2018, les élus du Conseil régional ont été sollicités pour autoriser le Président de Région à saisir les autorités françaises afin d’obtenir leur accord préalable obligatoire à la négociation, puis à l’adhésion de la Guadeloupe à l’OECO.