Ce XIIIe Congrès des élus départementaux et régionaux a constitué, à mon sens, un bel exercice de démocratie et a témoigné de l'esprit de responsabilité dont les élus guadeloupéens savent faire preuve, malgré leurs divergences de convictions, singulièrement sur la question institutionnelle.
Dès l'ouverture des débats, j'ai tenu à ce que nos travaux se déroulent dans la sérénité et le respect mutuel. Aussi, après avoir entendu les différentes prises de positions et les inquiétudes exprimés, et dans un soucis d'appaisement, j'ai tenu à faire modifier l'ordre du jour du Congrès, en y inscrivant spécifiquement un point relatif à la question institutionnelle. Et ce même si j'avais évidemment prévu de traiter de la gouvernance lors de ce Congrès, puisqu'elle est indissociable du débat sur le Projet Guadeloupéen de Société.
Cette initiative, je crois, nous a permis d'avoir des débats nourris, sereins et largement plus apaisés. Chacun a pu exprimer ses opinions et chaque parti politique a été invité à exprimer ses positions et ses convictions, en toute liberté. La parole a été completement libre, non encadrée, non confisquée...
Et malgré cette ouverture, il était important pour moi, de recpecter scupuleusement nos engagements envers la population guadeloupéenne. J'ai tenu, dans le cadre de ce Congrès, à ne pas trahir la confiance que les Guadeloupéens nous avait accordée, à rester dans le droit fil de nos convictions et à repecter la parole de notre population recueillie dans le rapport du groupe de pilotage de l'élaboration du Projet Guadeloupéen de Société.
En effet, ce rapport expose que : " La question des institutions ne semble pas prioritaire pour le citoyen. Evoquer un changement en la matière, c'est susciter parfois de la confusion, le plus souvent de la méfiance. (...) Se dégage clairement des débats citoyens la perception que les changements institutionnels n'ont qu'un impact limité sur le développement de la Guadeloupe et sur la vie quotidienne des citoyens. "
" Davantage, bien que les comités ne puissent prétendre refléter l'électorat guadeloupéen, l'on pourrait avancer qu'en l'état actuel des discussions, tout projet de réforme institutionnelle qui serait soumis à une consultation populaire risquerait d'être sanctionné négativement. "
Cette parole doit être entendue et prise en compte par les élus guadeloupéens, même si elle ne va pas dans le sens des convictions de certains. Nous devons savoir entendre que nos concitoyens veulent des réponses concrètes et immédiates aux conséquences de la crises, au chômage de nos jeunes, aux taux préoccupants de violence et d'insécurité, à notre pouvoir d'achat qui s'amenuise, aux enjeux de développement économique, à la précarité et la pauvreté qui augmentent, aux défis de notre transition énergétique, à la stabilité du fonctionnement de nos institutions afin de maintenir et développer notre activité économique, ect...
Telle était, d'ailleurs, le sens de la motion votée à l'unanimité lors de la dernière Plénière de la collectivité régionale, qui avait tenu à affirmer notre volonté de nous positionner dans le cadre du processus de l'Acte III de la décentralisation en cours d'élaboration, tout en nous constituant en force de propositions par des demandes d'adaptations destinées à mieux répondre aux priorités du développement de notre territoire.
Ainsi, après plus de 12 heures d'échanges, de discussions, de débats nourris, nos travaux ont aboutis à trois résolutions.
La première adopte le rapport du groupe de pilotage d'élaboration du Projet Guadeloupéen de Société avec les compléments nécessaires, et demande aux élus guadeloupéens d'élaborer des propositions d'adaptations du droit commun afin de mieux répondre aux besoins spécifiques et aux priorités de la Guadeloupe. Ces propositions seront validées lors d'un prochain congrès et présentées au Gouvernement en vue d'être intétégrées dans l'Acte III de la décentralisation.
La seconde résolution est, quant à elle, relative au renforcement de la lisibilité de nos politiques publiques, propose des transferts de compétences en réorganisant l'ensemble de nos compétences par blocs. Là aussi la prudence nous a invité à prévoir que les compétences proposées, soient lors d'un prochain Congrès, amendées et approfondies afin que nous obtenions de l'Etat les ressources nécessaires à leur application. Elles auront vocation aussi, à être intétégrées dans l'Acte III de la décentralisation.
Enfin la troisième résolution, relative à la question institutionnelle, constate les divergences entre les élus sur cette question, et prévoit de laisser à la population la possiblitié de trancher librement par le biais d'une consultation des électeurs guadeloupéens, sur les différentes options possibles dans le cadre de l'article 73 de la Constitution.
Ce XIIIe Congrès était donc le congrès de l'écoute et du respect de la parole des guadeloupéens : je m'y étais engagée et je m'y suis tenue. Je suis convaincue que nous nous devons d'être ambitieux pour la Guadeloupe, optimistes face à l'avenir, combatifs devant l'adversité, et exigeants dans ce que nous mettons en oeuvre pour le devenir de nos enfants. Nous avons l'énergie et le coeur qu'il faut pour que la Guadeloupe de demain soit une société au sein de laquelle chacun a les moyens de mettre en oeuvre ses rêves, ses ambitions et ses projets. Il ne nous reste plus qu'à la bâtir ensemble !