Mesdames et Messieurs,
Mes très chers collègues,
Promoteur de l’efficacité de l’action publique et partisan d’une approche pragmatique et décentralisée, je partage l’ambition d’une Guadeloupe plus responsable, plus solidaire!
Nous, responsables politiques guadeloupéens, sommes bien conscients des tensions qui gangrènent nos territoires et qui rongent la confiance de nos compatriotes.
Cependant, dans notre archipel, dans ce « pays Guadeloupe » chacun doit faire sa part, jouer le jeu comme le disait Félix Eboué.
Cette solidarité est le vrai révélateur de notre responsabilité et de notre résilience.
Car oui, nous saurons faire face ensemble, car nous sommes un pays qui a toujours su se relever à chaque moment difficile de notre histoire !
Nous avons démontré l’efficacité de notre approche qui consiste à avancer ensemble: c’est le rôle que j’ai voulu donner à la Conférence Territoriale de l’Action Publique qui, aussi souvent que nécessaire, nous a réunis pour décider pour la Guadeloupe : parlementaires, élus locaux, les représentants des organisations professionnelles, les chambres consulaires, les syndicats …
La pertinence de notre méthode de travail est aujourd’hui reconnue par tous.
Notre mandat, celui confié par les guadeloupéens, traduit avant tout la volonté d’améliorer leurs conditions de vie.
La Région est l’institution vers laquelle se tournent en tout premier lieu les collectivités locales et les citoyens lorsqu’arrivent les difficultés.
Et nous répondrons toujours présent !
Notre réponse à la crise actuelle a été vigoureuse et immédiate !
Cela, grâce à une gestion saine et transparente qui traduit notre engagement auprès de la population.
Les mesures d’urgence déployées dans le cadre de la crise sanitaire liée au COVID-19 ont été toutes autofinancées!
Nous nous devions d’être aux cotés de notre population, de nos ainés, particulièrement exposée aux complications les plus graves du virus COVID-19 et qui rencontraient des difficultés à s’approvisionner en produits de première nécessité.
Et notre démarche, solidaire, nous a aussi permis de soutenir nos agriculteurs, en leur donnant les moyens de maintenir leur outil productif : Melons, bananes, tomates, concombres, salade, choux, christophines…
ce sont 6 000 paniers de fruits et de légumes pays qui ont été livrés fin mars.
Nous étions aussi présents au coté des soignants.
La Région Guadeloupe a commandé sur le marché international plus de 450 000 masques (chirurgicaux et FFP2), afin de répondre à la demande à court termes.
Ces équipements ont été mis à disposition prioritairement des professionnels les plus exposés à la contamination et qui remplissaient des missions indispensables à la santé, à la sécurité et aux besoins essentiels de notre population.
Une distribution de 50 000 masques a été réalisée le 14 avril, à l’Espace régional du Raizet, aux représentants des taxis, ambulanciers, kinésithérapeutes, infirmiers et médecins libéraux et aux employés des maisons funéraires.
Le 23 avril, toujours au Raizet, près de 200 000 masques ont été remis cette fois aux maires des 32 communes et ce, de manière équitable.
Ils ont permis aux personnels de ces collectivités de préparer la fin du confinement et la reprise de leur activité administrative.
Enfin, 100 000 paires de gants en latex ont également été commandées pour les professionnels et salariés qui ont dû poursuivre leur activité malgré le confinement.
Les communes de Marie-Galante, de la Désirade et des Saintes ont elles aussi été dotées, le 25 avril, une délégation de la collectivité s’est rendue ainsi à Terre-de-Haut et Terre de-Bas, où elle a procédé à la remise de masques à l’attention des personnels communaux et à une distribution de bananes vertes à la population.
La Région a apporté son soutien à la mise en place de rotations aériennes à Marie-Galante, afin d’assurer la continuité territoriale et sanitaire de l’île, qui a choisi de suspendre les dessertes maritimes, pour protéger sa population.
Sur le plan économique, là encore notre réponse n’a souffert d’aucun délai.
Pour aider les entreprises de l’archipel à faire face à la baisse brutale, voire à l’arrêt total de leur activité, la Région Guadeloupe a mobilisé des moyens exceptionnels regroupés au sein d’un Plan régional économique d’urgence.
- 2,1 millions d’euros participation de la Région Guadeloupe au Fonds de solidarité Etat/Région,
- 5 millions d’euros Fonds Régional d’Urgence TPE,
- 2,5 M€ Fonds de maintien des activités agricoles,
Notre plan régional d’urgence, a complété les mesures nationales, avec une série d’outils financiers, qui ont permis d’accompagner au mieux nos entreprises dans la gestion de leur trésorerie et de préparer la relance.
Nous l’avons conçu en concertation étroite avec les chambres consulaires et professionnelles.
Aujourd’hui, la réussite de la relance de notre économie et du retour progressif à une situation normale passe par la disponibilité à un coût équitable et accessible à toute la population, de ces équipements de protection grand-public tels que les masques barrières et les solutions ou gels hydro-alcooliques indispensables à la vie quotidienne des guadeloupéens dans le contexte sanitaire actuel.
La région a permis le lancement d’une production massive de solutions hydroalcooliques.
Nous accompagnons aussi l’installation de la première usine de fabrication de masques chirurgicaux et FFP2 des Antilles.
Cette dernière aura une capacité de près de 3 millions de masques par mois et sera en bonne position pour répondre à la demande dans la grande région Caraïbe.
Enfin, avec le département, nous contribuons à l’établissement d’une filière locale de fabrication de masques conformes à la spécification Afnor, homologués, lavables et réutilisables.
Nous avons ainsi sécurisé la commande de tissus homologués pour la fabrication de 2 millions de masques lavables.
Ces unité de fabrication locales ambitionnent de fournir, en large quantité, des masques pour la population et les professionnels y compris pour ceux qui exercent en milieu médical ou sanitaire.
L’objectif est d’équiper notre archipel en équipement de protection et ce dans la durée pour éviter les sévères ruptures d’approvisionnement que nous avons connu et d’installer une nouvelle filière économique, créatrice d’activités et d’emplois, notamment au bénéfice de certains publics-cibles éloignés de l’emploi.
Mes chers collègues,
Lorsque les guadeloupéens souffrent, notre collectivité se sent concernée et se doit d’intervenir pour lutter contre les situations précaires, la misère, la vie chère, le quotidien souvent difficile de nos compatriotes.
La bonne gestion, devant des situations de plus en plus inédites en Guadeloupe, c’est de savoir combiner la rigueur et l’audace.
La situation précaire des entreprises ne date pas de la crise sanitaire !
Nous avons toujours privilégié l’écoute et l’accompagnement des entreprises guadeloupéennes, même lorsque c’est plus compliqué de concilier les règles des marchés publiques avec les notres réalité économique.
A mon arrivée aux affaires j’ai poursuivi une priorité également partagée par le trésorier payeur : solder le stock de factures non payées.
Ce choix n’est évidemment pas sans conséquences sur le délai global de paiement (DGP) qu’affiche la Collectivité.
Mais encore aujourd’hui, en 2020, c’est un choix politique que j’assume.
Lorsque nous rencontrons des difficultés avec un prestataire, les services régionaux restent engagés à trouver une sortie qui protège, à la fois les intérêts de l’entreprise et la parfaite légalité des actes.
C’est souvent plus long, cela peut conduire à une dégradation de nos indicateurs…
Aurions-nous dû abandonner plusieurs milliers de factures ou écarter certaines de nos entreprises pour des raisons administrativement recevables et conserver des ratios mirifiques ?
Mais … , qu’aurions-nous accomplis ?
C’est l’histoire qui juge et le jugement de l’histoire n’obéit pas à des logiques comptables à courte vue!
Il est évident que le règlement de factures « anciennes », antérieures à 2016, a eu pour conséquence la dégradation du délai global de paiement.
Pour rappel, à notre arrivé, les factures impayés de la collectivité totalisaient 47,6 M€ pour l’investissement et un peu plus de 17 M€ pour les dépenses de fonctionnement!
De 2016 à 2020, la Région a reçu au titre de ses marchés 39 636 factures pour un montant cumulé de 582,49 millions d’euros.
Les factures de plus de 30 jours, qui peuvent être rattachées à notre mandature, ne représentent que 336 factures (soit 0,8% des factures de cette période) et un montant de 3,6 M€ soit 2% des 582,49 M€ du montant cumulé sur la période de ma mandature!
Le rapport paru en octobre 2019, n’est donc qu’un “instantané” d’une situation qui couvre nos deux premières années de mandatures entachées par le règlement des factures plus anciennes et que nous nous sommes attaché à régulariser.
Pour atteindre cet objectif et solder ces factures non-payées et apurer les dettes à l’égard des fournisseurs, la Collectivité a mené, pendant plus de trois ans, un plan d’actions en s’appuyant sur une restructuration des services.
Cette organisation donne des résultats; ainsi le délai global de paiement des factures reçues en 2020 est de 32,3 jours!
Désormais, soucieux de maintenir une parfaite transparence, notre majorité régionale s’engage à publier sur ses réseaux, chaque mois le délai global de paiement des factures reçues.
Cette publication devrait permettre à la population de constater l’importance que notre équipe donne à une gestion financière saine et de notre engagement envers les acteurs économiques de notre archipel.
La situation de la Guadeloupe doit pousser chaque guadeloupéen à se sentir concerné, parce que construire un meilleur avenir est d’abord notre responsabilité!
Notre gestion est saine et surtout transparente ; cela traduit notre engagement auprès de la population.
Le compte administratif 2019 dont nous faisons l’examen aujourd’hui est excédentaire de plus de 37 M€ en fonctionnement et ce dans un contexte où nous affichons un taux d’exécution record!
Notre capacité de désendettement est de 4,1 ans; très largement en deçà des seuils d’alerte.
Notre collectivité prend en compte deux exigences fondamentales :
D’une part exercer nos missions malgré un contexte budgétaire de plus en plus contraint.
Et d’autre part, contribuer à l’amélioration des conditions de vies de tous les Guadeloupéens.
Ce fut tout le sens, de notre projet, validé en 2015 par la population.
Appuyer notre développement sur nos atouts, nous avons lancé la construction de notre nouveau modèle économique, fondé sur deux piliers : la croissance verte et la croissance bleue.
Renforcer l’accompagnement de nouvelles filières adaptées aux réalités du territoire et le soutien sans faille à notre jeunesse avide d’entreprendre ; bien formée, notre jeunesse est notre principale richesse, c’est l’avenir de notre pays.
Redéfinir notre stratégie touristique en faveur d’une économie touristique optimisant les retombées économiques au plus près des guadeloupéens et compatible avec une exploitation raisonnée de nos richesses naturelles et un aménagement équilibré de notre territoire.
Tels étaient les grands enjeux, que nous avons mis en avant en 2015 et, à l’aune de la crise que nous traversons aujourd’hui, il est évident que nous avions vu juste.
Au cours des quatre dernières années, nous avons veillé à ce que les entreprises locales puissent jouer toute leur part, dans la construction de la Guadeloupe.
Car ce sont nos entreprises majoritairement composées de très petites unités qui contribuent activement à l’emploi local.
Chaque année la Région Guadeloupe déverse dans l’économie locale une moyenne de 370M€ par le vecteur de sa commande publique, des salaires qu’elle assure à son personnel et des aides diverses ou reversements qu’elle accorde ou octroie en terme de subventions à des acteurs sociaux, associatifs ou institutionnels.
Il est donc stratégique, pour optimiser la relance de notre économie, de limiter les impacts de la crise sur notre capacité à investir.
C’est précisément l’impulsion que nous souhaitons donner au prochain budget régional.
Grâce à une optimisation de sa gestion et un niveau d’épargne brut de 85,79 M€, la collectivité serait en mesure d’assurer un autofinancement de ses investissements, complétés le cas échéant par la mobilisation non seulement d’un ré-arbitrage pertinent des fonds européens mais éventuellement d’emprunts bancaires sur des projets stratégiques ayant un haut effet levier en termes de création de richesse.
Le recourt à l’emprunt, sera facilité par la qualité des indicateurs de gestion largement reconnus par l’ensemble des banquiers de la place mais également par la Banque Européenne d’Investissement qui s’était déjà engagée à hauteur de 90M€ pour notre collectivité.
Nous devons donc poursuivre sur cette impulsion lancée il y a quatre ans pour positionner notre archipel sur une trajectoire plus vertueuse:
vers la souveraineté alimentaire et énergétique, vers une résilience accrue face aux aléas climatiques ou aux désordres économiques et, nous sommes en train d’en vivre un épisode particulièrement intense, une résilience accrue face aux crises sanitaires.
Mais chaque crise contient son lot d’opportunités.
Il revient à chaque guadeloupéen d’assumer son rôle dans le cadre du plan de relance post-COVID.
Il s’agit véritablement, de nous inscrire dans une mutation accélérée de l’économie de l’archipel et de multiplier les actions en faveur des transitions énergétique, numérique, écologique et surtout solidaire.
Une économie qui profite à tous les guadeloupéens et qui offrent ses pleins potentiels à notre jeunesse.
En tant que chef de file du développement économique, nous travaillerons sur des propositions concrètes en concertation avec les acteurs économiques, nos experts, les membres des conseils consultatifs de la collectivité (CESER et le CCEE).
Se réinventer, puiser dans nos ressources, créer et recréer des techniques pour améliorer notre quotidien et consolider notre avenir, construire, re-construire …
Telles sont les aptitudes qui ont forgé la résilience de nos ancêtres et qui illustrent magistralement l’ampleur de la créativité du peuple guadeloupéen.
L’expertise guadeloupéenne, n’a pas à rougir face à qui que ce soit. Il nous revient de lui donner la place qui lui revient dans la gestion des affaires de notre archipel.
Au-delà du plan de relance nous aurons à décider des leviers sur lesquels nous devrons agir pour être pleinement efficace dans la mise en oeuvre de nos politiques publiques.
Notre priorité doit être le développement des productions locales pour diminuer notre dépendance aux importations.
Nous devrions être soucieux de renforcer notre capacité d’adaptation aux réalités du monde et de guider notre jeunesse pour quelle s’inscrive sans complexe dans ses évolutions.
« Agis dans ton lieu, pense avec le monde ».
Une citation qui ne pourrait être plus d’actualité dans une conjoncture internationale particulièrement troublée.
La crise sanitaire à peine contenue n’a pas épargné l’Humanité d’une crise morale et je veux bien évidemment faire référence ici, au meurtre de George FLOYD.
Les voix se sont élevées partout, les rues sont prises d’assaut par pour protester contre les injustices sociales commises depuis des siècles contre les afro-descendants.
La Guadeloupe s’est aussi montrée solidaire de ces mouvements et s’est faite, elle aussi, le relai de cette revendication légitime du droit à la liberté et à la dignité.
Cette exhortation, nous la faisons au nom de notre jeunesse.
« Nos enfants apprennent plus de ce que nous sommes que de ce que nous leur enseignons ».
C’est en cela que nous appelons à changer notre vision, nous proposons notre New Deal où chacun doit jouer le jeu, faire sa part, contribuer à construire son avenir.
Nous avons su revisiter notre modèle économique.
En Novembre dernier, nous avons lancé avec nos partenaires, le Plan Actions Jeunesse (PAJ) devant une centaine de jeunes guadeloupéens.
Du Nord Grande-Terre au Sud Basse-Terre en passant par les îles du Sud, chacun peut trouver son opportunité, peu importe le diplôme, peu importe ses ressources.
Nous irons plus loin en sollicitant les entreprises et leurs groupements pour qu’elles soient davantage volontaires et engagées à faire appel à nos talents.
La Région consacrera 3,5 M€ à la Prime Régionale d’Apprentissage.
Nous attendons des organisations patronales, un engagement en faveur de notre jeunesse qui soit à la hauteur du soutien dont elles bénéficient de la part de la puissance publique!
La Région Guadeloupe s’engage au côté des startups, qui contribuent à l’optimisation des potentiels existants et à l’émergence des entrepreneurs de demain.
Aujourd’hui nos entreprises sont lauréates du concours innovation station F à Paris et seront accueillis au sein du plus grand campus de startups d’Europe !
Des opportunités supplémentaires leur seront proposées pour réaliser leurs projets en Guadeloupe.
Des opportunités telles que le futur technoparc Audacia Technopole Caraïbes ou encore le hub Ze Box. Avide d’entreprendre; bien formée notre jeunesse est notre principale richesse, c’est l’avenir de notre pays !
A l’heure où les événements nous obligent à penser notre souveraineté alimentaire par le biais d’une croissance verte et bleue, un rapport surgit à quelques mois de la décision de l’Union européenne et conseille au gouvernement de supprimer l’octroi de mer.
L’une des raisons évoquées de sa suppression serait son impact sur les prix à la consommation.
Ceci, alors même que l'octroi de mer n'est pas le seul élément qui intervient dans la formation des prix à la consommation. Il y a bien d’autres facteurs qui déterminent le niveau des prix.
A titre d’exemple : Les produits exonérés à leur importation en Guadeloupe concernent essentiellement ceux de première nécessité. Pourtant ce sont des produits particulièrement sensible aux fluctuations de prix à la vente malgré le taux nul d'octroi de mer.
Nous avons fait le choix d’exonérer la production locale. Aussi pour les trois dernières années (2016,2017,2018) ce ne sont pas moins de 57 millions d’euros accordés à plus d’une centaine de secteur d’activités.
Il faut avoir l’honnêteté de dire que la disparition de l’octroi de mer aurait un impact immédiat sur les ressources communales (47% en moyenne).
Mais aussi et surtout que le conseil régional perdrait son autonomie fiscale au profit du ministère de l’économie et des finances.
Je vous remercie pour votre attention