C'est dans le cadre du Plan régional de prévention et de lutte contre l'illettrisme que le président du conseil régional, Victorin Lurel, a signé une charte de partenariat et d'actions avec la Ministre de l'Outre-mer, Madame Marie-Luce Penchard, en présence de l'ensemble des acteurs locaux du territoire.
Madame la ministre chargée de l'Outre-mer,
Monsieur le représentant du président du Conseil général,
Monsieur le président de l'Association des maires,
Monsieur le recteur d'académie,
Madame la directrice de l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme,
Mesdames et messieurs, en vos grades et qualités,
La lutte contre Illettrisme est une grande cause nationale. Elle est aussi une grande cause régionale. Notre territoire, comme beaucoup de territoires ultramarins, est en effet l'un des plus touchés de France par ce phénomène dont les répercussions sont, à bien des égards, dévastatrices pour notre société.
L'étude IVQ que la Région Guadeloupe a cofinancée avec l'Etat estime à 55.000 le nombre de personnes touchées, soit pas moins de 20% des 16-65 ans. Et il est indéniable que l'illettrisme mine de l'intérieur notre pacte social car il exclut, il discrimine et il précarise ceux qui, déjà, sont les plus défavorisés. Sur cette question, j'ai décidé de m'engager personnellement et d'engager les moyens de collectivité régionale pour contribuer à une grande mobilisation de l'ensemble des acteurs concernés pour faire reculer ce handicap qui touche de trop nombreux Guadeloupéens et encore beaucoup trop de jeunes.
Vendredi dernier, j'étais sur le terrain pour faire le point sur l'avancée d'une démarche innovante et expérimentale de lutte contre l'illettrisme que conduit l'association Verte Vallée, avec notre soutien et celui des fonds européens.
La démarche innovante que conduit Verte Vallée s'adresse aux personnes mises en activité dans le cadre de différents chantiers d'insertion. Elle promeut un enseignement des savoirs de base, hors les murs, en utilisant l'environnement professionnel pour l'apprentissage de l'écriture et de la lecture. Nous avons demandé que cette expérimentation fasse l'objet d'une modélisation à des fins de diffusion et qu'elle soit encadrée d'un conseil scientifique pour valider ses résultats.
C'est donc une action exemplaire qui, à mon sens, à toute sa place dans le Plan de lutte contre l'illettrisme que nous solennisons aujourd'hui par la Charte de partenariat et d'actions pour prévenir et lutter contre l'illettrisme en Guadeloupe 2010-2015.
Pour faire reculer de façon significative l'illettrisme, oui, il faut mobiliser et mutualiser tous les moyens à notre disposition pour soutenir ce plan et faire preuve d'imagination dans les dispositifs que nous offriront au public concerné.
La tâche n'est pas facile, car nous touchons à un sujet que la plupart des personnes en situation d'illettrisme préfèrent taire, vivant cela comme un handicap irréparable. Il y a donc à lever les nombreux freins au retour à l'apprentissage de la lecture et de l'écriture, pour des personnes qui gardent de leur scolarité un sentiment d'échec.
La première priorité de cette charte doit être la réduction du nombre de personnes qui quittent l'école en ayant des difficultés face à l'écrit. On ne peut pas se satisfaire des résultats actuels de notre système éducatif qui ne parvient pas à assurer à tous la maîtrise des savoirs de base.
Je me réjouis à l'avance de l'engagement du rectorat dans la mise en œuvre de ce plan. Il appartient en effet à l'Education nationale de remplir pleinement sa mission, de mettre en place un plan d'actions dotés de moyen à la hauteur des enjeux de la prévention et de la lutte contre l'illettrisme.
La Région fait déjà sa part et fera encore davantage. Dans le plan de lutte contre l'illettrisme, ce sont au total 5 actions initiées et/ou financées par la Région Guadeloupe qui sont répertoriées :
- L'action " Moi, jeune et lettré " qui concerne 600 jeunes et dont la maîtrise d'œuvre sera assurée par notre Centre régional de formation professionnelle ;
- L'action " Des mots, des lettres sur des maux ", que nous menons avec notre partenaire, la Fédération des œuvres laïques " qui concernera 100 adultes de 25 à 60 ans sur l'ensemble du territoire ;
- L'action " Concours de scenarii " qui concernera 30 jeunes sur 3 ans ;
- L'action " Lire, écrire, orienter ", menée par nos écoles régionales de la deuxième chance, maillon esentiel de notre engagement contre l'illettrisme, qui concernera 30 jeunes ;
- Et enfin l'action " Lékol lari, lékol plézi " avec l'association EDUCLUB de Morne-à-l'Eau.•
Au total, l'enveloppe budgétaire que la Région Guadeloupe consacre d'ores et déjà à la lutte contre l'illettrisme s'élève à 727.000 euros.
Ces efforts font par ailleurs partie du Plan d'urgence pour la jeunesse en difficulté que nous avons initié dès le début de cette année et auquel nous consacrons au total 6,5 millions et demi.
Enfin, en sa qualité de pilote du Contrat de plan régional de développement des formations professionnelles, la Région veillera à inscrire la lutte contre l'illettrisme comme l'une des priorités de formation des Guadeloupéens dans les prochaines années.
C'est à ce prix que nous contribuerons, tous, à faire reculer ce fléau social.
J'espère, Madame la ministre, que vous serez heureuse de trouver au côté de l'Etat des collectivités attentives, engagées et agissantes qui ont des projets, qui annoncent leur part de financement et qui assurent le suivi et l'évaluation des politiques publiques qu'elles souhaitent pour leur territoire.
Je vous remercie.
Signature de la charte de partenariat et d'actions contre l'illettrisme en Guadeloupe. (hélène Vainqueur-Christophe, Victorin Lurel, Amaury de SAINT-QUENTIN) Les signataires de cette charte sont Hélène Vainqueur-Christophe, Victorin Lurel, Amaury de SAINT-QUENTIN, Marie-Luce Penchard)
