RETOUR DES SARGASSES: Face aux invasions, la Région Guadeloupe pleinement investie dans la recherche de solutions de collecte et de valorisation

Depuis plusieurs années, la Guadeloupe est victime d’un échouage massif d’algues sargasses, qui va en s’intensifiant. Ces algues proviennent d’une zone d’accumulation localisée au nord-est du Brésil, dans l’océan Atlantique central. Portées par le courant des Antilles, les masses d’algues remontent jusqu’à nos côtes.


En plus du risque sanitaire induit par la fermentation des algues, les échouages massifs impactent fortement des activités économiques majeures telles que le tourisme ou la pêche. L’accumulation de sargasses entrave la progression des bateaux dans les ports et détériore les moteurs. L’odeur nauséabonde empêche toute activité de détente et de restauration sur le littoral.

En attendant de faire de cette calamité une opportunité économique, la collecte et le traitement des sargasses sont supportés par les collectivités seules, sur leur budget.

Des dispositions urgentes ont dû être prises:

  • Un protocole de mobilisation et de solidarité, signé entre l’État, les EPCI, l’association des maires et l’ADEME, a permis la constitution d’un fonds de secours alimenté par l’Etat, la Région, le Département et les groupements intercommunaux. Alors que le fonds de solidarité était doté de 1,5 M€, ce sont plus de 4 M€ qui ont été aujourd’hui utilisés.

La Région a dépassé ses engagements puisque plus de 900 000 € ont déjà été engagés pour la collecte des algues en 2 ans.

  • Un chantier d’insertion a été mis en œuvre avec l’association PROFIL sur 12 plages de la Grande-Terre et 30 agents interviennent sur les sites touchés.
  • La Région a pris en compte la situation particulière des îles du Sud qui ne peuvent bénéficier d’une mutualisation des moyens des communes voisines, et ne disposaient d’aucun moyen technique. Elle a octroyé une subvention de 50 000 € à chaque île (Terre-de-Bas, Terre-de-Haut, la Désirade et Marie-Galante) afin qu’elles se dotent d’un matériel adapté à des interventions quotidiennes. Elle a par ailleurs mobilisé la cellule d’appui technique aux communes pour faire le montage financier de ces projets d’équipement. Les îles du Sud disposent dorénavant de matériels adéquats pour intervenir de manière autonome.
  • Un appel à projets « Algues sargasses : collecte innovante et valorisations » a été publié par l’ADEME, la Région Guadeloupe, laPréfecture et le Département pour encourager et soutenir l’émergence de solutions innovantes.

 

En 2016, 37 projets ont été reçus et 15 retenus. Parmi eux, 10 portent sur la valorisation (énergétique, agronomique et matière) et 5 sur la collecte (dispositifs de contournement et de collecte en mer et à terre).

Alors que certaines solutions de collecte auraient dû être rapidement opérationnelles et testées in situ, pour un déploiement à grande échelle, les tests n’ont pas pu être menés à bien, en raison de l’arrêt des épisodes d’échouage des algues sargasses au cours de l’année 2016. Les porteurs de projet se sont alors retrouvés confrontés à la problématique de l’irrégularité des échouages, véritable frein à l’amortissement des investissements lourds nécessaires au développement d’une filière économique de collecte, de valorisation et de transformation des sargasses.

Une mission interministérielle (Ministère des Outre-mer, de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie) s’est rendue en Guadeloupe du 18 au 22 janvier 2016 dans le but de formuler des recommandations opérationnelles concernant la problématique des Sargasses en Guadeloupe.

Le rapport, rendu en juillet 2016, estime le budget à allouer au problème des sargasses à 3 M€ en moyenne par an. La mission recommande de mener une étude d’incidence pour valider la mise en place d’un mécanisme financier pour gérer le « risque sargasses ».

 

Ce phénomène impacte l’ensemble de la Caraïbe. La Région Guadeloupe entend mettre à profit ses relations avec les États voisins de la Caraïbe afin de partager les connaissances et les bonnes pratiques de gestion du phénomène et de proposer des actions coordonnées.