L’ordre du jour de cette 3ème réunion plénière ordinaire de l’année 2015 appelle les points suivants :
- L’approbation du PV de notre séance plénière du 28 avril 2015
- L’adoption du budget supplémentaire 2015 et du tableau des effectifs
- Et enfin, s’il y a lieu, des questions diverses.
De tous temps, la Guadeloupe a toujours su se relever et faire face aux situations de crise qui l’ont affecté.
Qu’il s’agisse de crise sociale majeure, comme ce fut le cas en 2009.
Qu’il s’agisse également, des conséquences des aléas climatiques.
La tempête tropicale Danny, et maintenant Erika, vient de nous rappeler notre vulnérabilité face aux forces de la nature et notre grande exposition aux risques cycloniques.
Nous pouvons nous réjouir que le phénomène soit passé à proximité de notre archipel sans causer de dégâts majeurs.
Pour la circonstance, nous avons en collaboration avec l’Etat, le Département et nos satellites tels que routes de Guadeloupe, mis en œuvre tous les dispositifs de mise en sécurité et de gestion de crise, en lien avec les municipalités, et le dispositif a fonctionné en temps réel de façon remarquable.
J’adresse aux élus et aux fonctionnaires concernés, mes chaleureux remerciements.
C’est dans ces moments-là que la solidarité, l’un des marqueurs de notre identité guadeloupéenne, prend tout son sens et qu’elle relègue au second rang, les parfois trop souvent politiciennes.
Mes chers collègues, l’examen du budget supplémentaire 2015 de la Région Guadeloupe, document qui sera soumis à votre approbation durant nos travaux, ne pouvait pas mieux tomber.
Au moment où notre collectivité s’apprête à être sollicitée davantage, ce budget, nous donnera encore plus de marge de manœuvre au service de nos compatriotes.
Dans le droit fil du budget primitif 2015 de, l’ambition affichée à travers ce BS, est de poursuivre nos efforts de relance de l’économie locale par l’investissement.
Les nouveaux crédits affectés ont vocation, à donner un coup d’accélérateur à la réalisation de certaines opérations, dans le but de maintenir un haut niveau de commande publique, avec un impact positif attendu sur l’activité et l’emploi.
Avec148.5 M€ en investissement et 54.7 M€ pour sa section de fonctionnement, ce budget supplémentaire 2015 soumis à votre vote ce jour, nous permettra de disposer des capacités financières nécessaires au respect de nos engagements et des orientations que nous avons actées lors des orientations budgétaires de l’année en cours.
Ainsi, pour atteindre notre objectif de relance de l’activité par la commande publique, je vous propose d’inscrire à ce BS 25 M€ le volume d’emprunt supplémentaire.
Ce qui portera à 125 M€ sur l’année budgétaire, le volume d’emprunt mobilisé par notre collectivité.
Je rappelle que nous nous sommes inscrit lors de l’adoption du budget primitif 2015, dans le cadre d’une politique contra-cyclique de recours à un emprunt pouvant aller jusqu’à 150 M€ pour relancer l’activité.
C’est exactement ce que nous mettons en œuvre, de manière parfaitement maîtrisée, avec une capacité de désendettement de 5 ans qui ne fragilisera pas les finances régionales et qui ne nous obligera pas à augmenter les impôts.
Je le redis ici, tout ce que nous avons mis en œuvre depuis 10 ans, à la tête de cette collectivité régionale, nous l’avons fait sans augmenter la pression fiscale, sans impôt.
Au-delà du financement de nos grands chantiers à venir, au rang desquels : la reconstruction de la cité scolaire de Baimbridge, c’est une œuvre considérable, la construction du barrage de Moreau, le centre d’imagerie médicale qui accueillera le cyclotron, la construction du pont à double voie de la Rivière-noire, la réhabilitation de l’hippodrome d’Anse-Bertrand, ou encore le déploiement du très haut débit, chantier considérable.
A cela s’ajoute bien entendu, notre soutien contractualisé aux communes de l’archipel dans le cadre des C2DT, là aussi le plus gros chantier sur les six prochaines années avec un caractère exécutoire certain. Ces contrats de développement durable territoriaux nous placent à l’avant-garde, j’ose le dire, n’en déplaisent à nos adversaires, pour ce qui concerne l'action publique locale. C’est très rare, même l’Etat dans n’est pas engagé sur cinq ou six ans.
Avec ce budget supplémentaire, nous serons à même d’agir avec ardeur jusqu’au terme de cette mandature et nous l’espérons, au-delà de celle-ci, pour poursuivre la modernisation de notre économie.
Cela se traduira par des dotations supplémentaires orientées vers le soutien à l’investissement des entreprises, au secteur agricole et de la pêche, à la recherche et à l’innovation. Mais aussi au secteur du tourisme, pour lequel nous rajouterons aux 400.000€ déjà inscrits, 2 M€ supplémentaire en autorisation de programme dans la perspective d’un éventuel rachat de l’hôtel Manganao.
Il s’agira de même pour nous chers collègues, de renforcer le soutien à l’emploi, par l’intermédiaire des dispositifs emplois tremplins, emplois d’avenir, chantiers d’insertion et autres contrats d’apprentissage, à hauteur de 640.000€.
Je n’oublie pas bien entendu, notre détermination à œuvrer sans relâche à l’amélioration des conditions de vie de nos compatriotes. C’est en cela que nous vous proposons d’inscrire 4,4 M€ à ce budget supplémentaire au titre de l’aide régionale à l’amélioration de l’habitat et du dispositif partenarial d’amélioration de l’habitat.
Je n’oublie pas non plus notre soutien au secteur de la santé. Outre l’installation du cyclotron au bénéfice des patients guadeloupéens, nous participerons à hauteur de 360.000€ au financement de l’acquisition d’un scanner pour l’hôpital de Marie-Galante, à la modernisation du CHRU (500.000€) en attendant sa reconstruction et à la construction de l’hôpital de Capesterre Belle-Eau.
L’ambition de ce budget supplémentaire 2015 sera aussi de mobiliser davantage de moyens pour garantir l’égalité des chances des guadeloupéens, grâce à 11 M€ de plus pour financer la formation professionnelle.
Cela concerne les aides individuelles à la formation, le programme régional de formation professionnelle, la formation des détenus (désormais compétence des régions), les bourses sociales, le développement de l’apprentissage et j’en passe.
Sachez par ailleurs chers collègues, que notre collectivité approuvera avant la fin de cette année, j’en prends l’engagement, son schéma régional des grands travaux et des infrastructures.
Ce qui rendra encore plus lisible notre action au service d’un aménagement durable et équilibré du territoire.
Nous consacrerons ainsi un peu moins de 22 M€ de crédits de paiement et 20 M€ d’autorisation de programme à nos interventions sur notre propre réseau routier, mais aussi en soutien aux communes dans le cadre des C2DT, pour l’amélioration des routes communales.
Je rappelle que le 13 juillet dernier, dans une belle solennité, nous avons procédé à la signature officielle des contrats de développement durable territoriaux de 9 communes : Le Moule, Trois-Rivières, Petit Canal, Sainte Anne, Pointe-Noire, Abymes, Anse-Bertrand, Port-Louis, Saint-François.
Les autres suivront bien évidemment car notre collectivité s’est engagée à contractualiser avec l’ensemble des localités de l’archipel, quelle que soit leur couleur politique, contrairement aux pratiques de nos prédécesseurs. Pratiques de triste mémoire, dont je fus moi-même victime, alors jeune maire de Vieux-Habitants.
Cette 1ère vague de C2DT porte sur plus d’une centaine de chantiers et d’opérations programmées dans les communes précitées, pour un niveau d’engagement régional de 77M€ au total.
Ce montant englobe à la fois la participation de la région au financement des opérations réalisées sous maitrise d’ouvrage communale et nos interventions directes sur ces territoires, dans le cadre des TIR et autres travaux routiers ou d’aménagement.
Un autre changement majeur se concrétise à la faveur de l’examen et du vote de ce BS 2015. Il réside dans l’inscription désormais des fonds européens dans le budget régional.
La région Guadeloupe en sa qualité d’autorité de gestion se voit confier l’enveloppe de 604 M€ du PO FEDER/FSE pour la période 2014-2020.
A charge pour nous de provoquer les effets de leviers nécessaires avec les fonds propres de notre collectivité, mais aussi via les perspectives offertes par la coopération renforcée désormais possible avec le conseil départemental.
Le contrat de plan Etat/Région 2015-2020 que nous avons signé le 5 août dernier sous la présidence de la ministre des outre-mer Georges Pau-Langevin, avec le préfet de région Jacques Billant et la présidente du département Josette Borel-Lincertin, participe de cette même démarche.
À travers la signature de ce CPER, dont les crédits budgétés se montent à plus de 590 millions d’euros sur les six prochaines années, l’État, la Région et le Département se sont engagés ensemble sur le financement pluriannuel d’opérations de développement et d’aménagement durable du territoire, pour relancer l’investissement public au service de l’emploi, de l’innovation et de la transition écologique.
Grâce aux effets cumulés du contrat de plan et des fonds européens, la Guadeloupe disposera donc d’une enveloppe de plus d’1,5 milliards d’euros sur la période 2015-2020, avec des retombées directes pour l’économie régionale.
Par conséquent les perspectives sont bonnes, même si certains, la proximité des échéances oblige, s’emploient à installer dans le pays, une sinistrose dans l’espoir de susciter l’adhésion.
La vérité c’est que la Guadeloupe résiste à la crise parce que nous avons su faire preuve d’audace lorsqu’il le fallait.
Ce n’est pas moi qui le dis, c’est l’économiste Olivier Sudrie, dans son étude comparative des performances économiques de nos deux îles réactualisée en mars 2015.
Dans cette étude, il précise je cite qu’« au contraire de la Guadeloupe, l’économie martiniquaise n’est toujours pas sortie de la crise de 2009. La stratégie des collectivités guadeloupéennes a été radicalement différente. En prélevant plus qu’elles n’ont dépensé, les collectivités locales martiniquaises ont retiré du circuit macroéconomique un peu plus de 120 M€ entre 2008 et 2012, au détriment du soutien à l’activité ».
Et ce même expert d’ajouter, je cite encore, que « sur la même période, les collectivités guadeloupéennes, au 1er rang desquelles la Région, ont injecté un peu plus de 170 M€ supplémentaires, contribuant ainsi à hauteur de près de 30% au supplément de richesse créé dans l’île ».
Cette étude est d’autant plus objective qu’elle a été commandée et payée par la CCI de Martinique.
Dire que tout va mal dans le pays, c’est vouloir à tout prix déformer la réalité. J’oppose à cela, une volonté farouche et sans cesse renouvelée, de transformer le réel. Et d’agir avec conviction pour une Guadeloupe déterminée à se donner les moyens d’aller plus vite, plus fort, plus loin, sans renoncement, sans résignation.
Je voudrais à présent chers collègues, évoquer devant vous le dossier sensible du Régime Général d’Exemption par Catégories (RGEC), car il me parait impératif de rétablir certaines vérités, là où d’autres dans une malhonnêteté rare en politique, ont tenté de s’approprier la paternité des actions engagées auprès du gouvernement.
L’occasion m’est donnée de nous féliciter de la prise en compte par le Président de la République et son gouvernement de plusieurs propositions des socio-professionnels, que j’ai personnellement appuyées et portées.
Partageant avec nous le constat que le RGEC dans sa version actuelle n’est pas suffisamment adapté à la situation particulière des régions ultra-périphériques, le Chef de l’Etat et la Ministre des outre-mer ont insisté auprès des plus hautes instances européennes :
- sur l'urgence d'une révision des règles d'exemption afin de tenir compte des spécificités des régions ultra-périphériques;
- sur la nécessité d’aller plus loin que la simple consolidation des lettres de confort
- sur la nécessaire prise en compte de 100% des surcoûts liés aux handicaps structurels dont souffrent nos entreprises.
Je me réjouis que les demandes que j’ai personnellement portées aient ainsi été rapidement suivies d’effets, et que le Président de la République ait d’ores et déjà accepté de recevoir une délégation représentative de socio-professionnels à l'Elysée le 16 septembre prochain.
Nous serons bien évidemment très attentifs au traitement particulier qu’il faudra probablement accorder au régime de l’octroi de mer.
Mes chers collègues, le temps de la campagne des régionales de décembre 2015 est déjà là. Décembre, c’est pourtant encore loin. Mais qu’à cela ne tienne. Nous serons au rendez-vous des urnes.
Que puis-je souhaiter si ce n’est un vrai débat d’idée, une confrontation de projets, de vision, sans propos haineux, sans calomnies et basses manœuvres visant à salir.
Ce n’est pas ma conception de la politique. Ça ne l’a jamais été.
Sachez qu’en toutes circonstances je m’emploierai avec mes colistiers à élever le débat par respect pour nos compatriotes et au regard des nombreux défis qui nous attendent.
Dans la difficulté, la Guadeloupe doit relever la tête, redonner vigueur à ses valeurs de solidarité et d’entraide, réapprendre à faire cause commune.
La Guadeloupe doit demeurer positive, aidée en cela par nos récents succès qui sont autant de marqueur de notre fierté.
Je veux parler du double sacre de Boris Carène, notre champion cycliste, vainqueur successivement la même année, du tour de Marie-Galante, puis du 65ème tour cycliste international de la Guadeloupe et enfin du tour cycliste de la Guyane dimanche dernier.
Cet enfant du pays était déjà entré dans la légende du sport guadeloupéen en remportant par deux fois, la grande boucle de notre île.
Avec cette performance en terre guyanaise, il entre dans l’histoire et inscrit son nom dans l’anthologie du sport guadeloupéen.
C’est cette Guadeloupe qui gagne qu’il nous faut encourager et dont nous devons être fiers.
Nous avons un projet ambitieux pour Boris Carène car il le mérite et il doit désormais commencer à penser à sa reconversion, même s’il peut encore nous offrir de grandes victoires.
Une proposition ferme lui a été faite lui permettant de vivre durablement de sa passion et de mettre son expérience au service du cyclisme guadeloupéen. Mais nous lui laissons le soin d’en informer l’opinion lorsqu’il le jugera utile.
La Guadeloupe qui gagne, qui sait faire preuve d’audace, qui croit en elle, c’est la belle démonstration que nous offre depuis son ouverture au public le 7 juillet dernier, le Mémorial ACTe, notre centre caribéen d’expressions et de mémoire de la Traite et de l’Esclavage, avec une fréquentation quotidienne de l’ordre de 800 visiteurs.
Avant de conclure, permettez que j’évoque d’un mot, les bonnes prévisions de la prochaine haute saison touristique en Guadeloupe, en croisant les doigts pour que notre archipel continue à être épargné par les phénomènes cycloniques majeurs.
Ce qui nous est promis est tout simplement exceptionnel. Une fréquentation en très nette progression comparée à l’an dernier est annoncée, au regard des réservations déjà enregistrées, avec des variations positives de nombre de visiteurs attendus allant de +10% en décembre à +80% en mars 2016 par rapport à la précédente haute saison.
Les 14 vols hebdomadaires en provenance de plusieurs grandes villes des Etats-Unis et du Canada programmés dès décembre prochain, nous confortent dans l’idée qu’il fallait effectivement renforcer la visibilité de notre destination aux USA et au Canada.
Cette stratégie de diversification initiée par le CTIG, en 2012, commence donc à porter ses fruits. Tout comme nos soutiens au développement des gîtes dans l’archipel, en accompagnant les porteurs de projets. Là aussi, notre pari s’est avéré gagnant puisque cette solution d’hébergement est désormais le 1er choix des visiteurs de notre île.
C’est dire à quel point le pays avance dès lors qu’il refuse de sombrer dans le pessimisme.
« Les optimistes enrichissent le présent, améliorent l’avenir, contestent l’improbable et atteignent l’impossible » écrivait William Arthur Ward.
Puissions-nous en être convaincus. Pour ma part, je le suis et j’ai de bonnes raisons de l’être, car pour l’exercice 2015, la situation cumulée du Budget Primitif et du Budget Supplémentaire est de 739.439.293,26 €, avec 389.000.792,80 € en investissement et 350.438.500,46 € en fonctionnement.
La Région Guadeloupe travaille pour le pays, elle travaille à sa modernisation, elle travaille pour un mieux vivre ensemble, elle travaille pour que demain notre jeunesse ait de meilleures perspectives d’insertion et que notre solidarité s’exerce au service d’un mieux vivre ensemble.
Je remercie chaleureusement les équipes, qui à mes côtés, ont véritablement contribué à faire changer positivement les mentalités et la performance économique de notre région.
Le travail n’est pas achevé et ensemble nous le poursuivrons avec détermination.
Je vous remercie.