Le président de la Région Guadeloupe, Victorin LUREL, adresse ses voeux aux Guadeloupéennes et aux Guadeloupéens pour l’année 2012 :
" Mes chers compatriotes,
Une rude année s’achève. Une année cruelle même, pour ceux d’entre nous qui ont perdu un être cher, leur emploi, leur entreprise, jusqu’à l’espoir en un avenir meilleur.
Plus que jamais, la crise est là. Elle s’est même approfondie. La France n’y échappe pas et la Guadeloupe non plus.
Chaque jour, ou presque, apporte son lot de mauvaises nouvelles. Le chômage en hausse constante. La pauvreté, qui progresse. Notre santé, qui se dégrade. La violence, qui frappe d’abord au sein même de nos familles.
Et pourtant, à mieux y regarder, chaque jour apporte aussi son lot de satisfactions et de fierté, qui sont autant de raisons de croire au génie guadeloupéen et en sa capacité à transformer le réel.
Les élèves de l’Ecole régionale de la deuxième chance, sans diplôme ni qualification, qui construisent leur projet professionnel pour trouver leur emploi... Les créateurs d’entreprises qui embauchent... Nos lycéens qui accèdent aux grandes écoles... Les familles qui participent au développement économique en créant, par exemple, des gîtes touristiques... Les jeunes agriculteurs du nord Grande-Terre qui sont au coeur de l’effort collectif de modernisation agricole... Les 1.300 artisans qui, en 2011, ont créé leur entreprise... Les jeunes dans les chantiers d’insertion... Les sportifs formés chez nous qui font rayonner la Guadeloupe dans le monde et qui brilleront en 2012 aux Jeux Olympiques de Londres ...
Ces femmes et ces hommes sont la Guadeloupe qui ne se résout pas à la fatalité de la crise, la Guadeloupe du travail et de l’effort, qui a soif de réussite. Et la Région, dans son rôle, est fière de les avoir soutenus et accompagnés à un moment déterminant de leur parcours.
En 2012, je formule le voeu que ces réussites exemplaires inspirent ceux qui doutent et montrent le chemin des possibles pour construire ensemble une Guadeloupe plus forte, conquérante. Même dans la difficulté.
Cette volonté d’être une main tendue irrigue, chaque jour, l’action de la Région. Une main tendue pour ceux qui osent, mais aussi pour ceux, moins favorisés, que nous ne pouvons pas laisser au bord du chemin.
Et c’est cette ambition de pouvoir donner à chacun la chance de réaliser son projet de vie qui a nourri notre contribution au Projet Guadeloupéen de société, dont nous avons relancé l’élaboration en tenant pas moins de trois congrès des élus.
Ces débats, riches, seront déterminants pour formuler, le moment venu, le choix d’évolution de nos institutions. Comme une grande majorité d’entre vous, je ne suis pas persuadé qu’il s’agisse aujourd’hui d’une priorité et mes positions en la matière sont connues. Elles n’ont pas changé. Je demeure fermement attaché au droit commun de l’article 73, choisi à l’unanimité en décembre 2010 par les élus guadeloupéens qui ont écarté un passage à l’article 74 ; je souhaite que soient maintenus la Région et le Département ; je considère comme essentielle la question du mode de scrutin qui ne peut être exclusivement majoritaire ; et je m’oppose à la réforme territoriale votée par l’actuel gouvernement qui aboutit, chez nous, à une absurdité.
2012 nous offrira un grand moment démocratique pour débattre de tout cela. Chacun pourra et, mieux encore, chacun devra s’exprimer. Vous aurez entre les mains la possibilité d’influer sur le cours des choses. Saisissez-vous de ce pouvoir pour contribuer à construire une société où les idées de justice et de partage l’emportent sur les peurs, l’égoïsme et la loi du plus fort.
Une société où la jeunesse, notre avenir, trouve enfin toute sa place.
Bonne année à toutes et à tous.
Menm si sa rèd, tjen tchè.
Le pays c’est vous. Le pays c’est d’abord vous. Alors prenez soin de vous. Prenez soin du pays.
Bonne année 2012 ! "
