Le jeudi 6 juillet prochain, à 9h à la salle Rémy Nainsouta à Pointe-à-Pitre, la Région Guadeloupe, le Conseil départemental et l’ADEME organisent, en partenariat, la seconde édition du séminaire dédié à la prévention des déchets.
La prévention des déchets comprend toutes les actions qui vont permettre de réduire les quantités de déchets produites et leur nocivité sur l’environnement.
C’est le mode de gestion privilégié par la réglementation, car le meilleur déchet est bien celui qu’on ne produit pas.
La loi de transition énergétique pour la croissance verte, promulguée en août 2015, fixe l'objectif ambitieux de réduire la production de déchets de 10 % en 10 ans.
Quelques éléments de contexte sont à rappeler :
- La Guadeloupe traite chaque année environ 370 000 tonnes de déchets, soit près d’une tonne par habitant et par an. Mais 70% des déchets produits sont encore enfouis en décharge. En contexte insulaire, l’enfouissement ne constitue pas une solution durable.
- La gestion des déchets représente un coût particulièrement élevé en Guadeloupe. Si les coûts varient d'une collectivité à l'autre, les chiffres de l’année 2015 montrent que la Guadeloupe a en moyenne les coûts de gestion des déchets les plus élevés des DROM. La valeur médiane est de 170 € par habitant, collecte et traitement compris, contre 130€ par habitant pour les DROM et seulement 89 € par habitant en moyenne nationale.
La prévention ou réduction des déchets à la source est une des réponses à ces deux enjeux environnementaux et économiques. Il s’agit d’éviter la production de déchets, qui n’auront donc pas à être collectés ni traités, en faisant de la prévention un levier permettant de limiter l’impact financier et environnemental de la collecte et du traitement.
Les solutions de réduction des déchets à la source sont multiples. Dès l’achat, en apportant une attention particulière aux produits que l'on consomme, en évitant les emballages inutiles par exemple. Au domicile, en ne mettant pas les déchets organiques à la poubelle, mais en les compostant ou les donnant à manger aux animaux. Enfin, prolonger la durée de vie des produits permet de limiter la production de déchets, en les réparant ou en ayant recours à la location plutôt qu’à l’achat.
Aussi, pour cette 2nd édition, les partenaires Région, Département et ADEME, ont souhaité privilégier 2 types d’actions particulièrement importantes : donner une seconde vie aux produits et développer l’utilisation des couches lavables.
Le premier volet porte donc sur le réemploi, la réutilisation et la réparation (les 3R).
Ces actions contribuent au prolongement de la durée de vie des produits et participent ainsi à la réduction des consommations de ressources et à la réduction des déchets. En effet, beaucoup d’objets que nous jetons pourraient être réutilisés, donnés, échangés ou encore réparés.
Ainsi, en plus de réduire les quantités à traiter, ces actions participent à la maîtrise des dépenses publiques de gestion des déchets et contribuent à la création d’emplois locaux et à la réinsertion sociale. L’ADEME estime que le développement des 3R permettrait de créer jusqu’à 200 000 emplois en France. Pour la même quantité de déchets traités, le réemploi, la réutilisation et la réparation ont un besoin en main d’oeuvre 50 fois plus important que pour la mise en décharge.
Les enjeux sociaux sont donc majeurs sur notre territoire. Or, la Guadeloupe qui comptait dans le passé, une multitude de métiers liés à la réparation (dépanneurs, cordonniers, ébénistes, affûteur, maroquiniers…) est très rapidement passée à un modèle de consommation de masse, privilégiant l’import de marchandises.
Le second type d’action qui sera traité lors du séminaire est la couche lavable. En effet les textiles sanitaires hygiéniques (couches bébé, serviette hygiéniques…) sont particulièrement présents dans nos ordures ménagères : nous en produisons chaque année 6 500 tonnes et ces gisements sont traités en décharge et par ailleurs, ne sont pas valorisables. L’ADEME
indique qu’un enfant produit 875 kg de couches jusqu’à sa propreté. Face à ces enjeux, le recours aux couches lavables est une solution concrète pour réduire ce volume de déchets.
Modernes et esthétiques, les couches lavables sont simples d’utilisation. Par ailleurs elles sont conçues en Guadeloupe, ce qui contribue également à créer des emplois locaux. L’après-midi, des ateliers de travail seront organisés pour permettre aux invités de construire et mettre en place des actions concrètes de réduction des déchets pendant la Semaine Européenne de Réduction des déchets (la SERD se déroulera du 18 au 26 novembre 2017).
La Région, le Conseil départemental et l’ADEME lancent un appel à projets pour réduire la production de déchets
Parallèlement au séminaire, la Région, le Conseil départemental et l’ADEME lancent un Appel à Projets (AAP) invitant les collectivités, les entreprises et les associations à développer des actions concrète sur la prévention des déchets.
Cet AAP porte sur 3 types de projets:
Le financement d’actions s’inscrivant dans le cadre de la Semaine Européenne de la réduction des déchets (SERD) qui au lieu du 18 au 26 novembre 2017, à savoir l’organisation d’animations visant à sensibiliser tous les publics aux enjeux et aux gestes de la prévention des déchets ;
1. Les projets qui permettront de développer l’utilisation des couches lavables. Il pourrait ainsi s’agir des opérations suivantes : Organisation et animation d’évènements visant à promouvoir l’utilisation et à sensibiliser aux enjeux associés aux couches lavables
- Promotion de l’utilisation des couches lavables en établissement de santé ou en structure d’accueil de la petite enfance
- Achat et de distribution de couches lavables
2. Les projets qui permettront de développer le réemploi, la réutilisation et la réparation (3R), c'est-à-dire d’allonger la vie des objets, donner une seconde vie des produits ou encore favoriser le don ou l’échange de produits. Il pourrait ainsi s’agir :
- D’opérations de communication visant à promouvoir les 3R
- D’investissements visant à promouvoir le réemploi : zone du réemploi en déchetterie, réemploi d’emballages, aménagement de locaux pour le stockage…
- D’investissements visant à développer la réparation : ateliers de fabrication numérique, ateliers d’auto-réparation…
Les porteurs de projet ont jusqu’au 06 octobre prochain pour soumettre leurs propositions à l’ADEME, à la Région et au Conseil Départemental. L’enveloppe indicative de l’ADEME pour la mise en oeuvre des actions qui auront été retenues est de 500 000 euros. Le détail et les conditions de l’appel à projets sont accessibles sur les sites Internet de l’ADEME Guadeloupe (http://guadeloupe.ademe.fr/) et de la Région Guadeloupe (www.regionguadeloupe.fr)