Sauver le melon de Guadeloupe la Région s'engage

Près de 70 % des melons produits en Guadeloupe sont vendus à l’export, expédiés par avion, essentiellement entre avril et mai. La forte réduction du trafic aérien imposée par la pandémie de COVID-19 met en péril la filière. La Région accorde à Caraïbes Melonniers une aide de plus de 350 000 euros, afin de prendre en charge le surcoût des vols affrétés.


La crise sanitaire liée au virus COVID-19 a un impact économique très lourd sur la filière melon aux Antilles et risque d’entraîner la faillite de Caraïbes Melonniers, l’organisation de producteurs de cette filière.

Créée en 1992, Caraïbes Melonniers regroupe 34 adhérents : 28 en Guadeloupe et 6 en Martinique. L’organisation produit et commercialise tous fruits et légumes, mais son activité principale demeure la production de melon. Celle-ci est assurée par vingt exploitants, dont 16 en Guadeloupe.

Une qualité excellente cette année

Le melon produit par Caraïbes Melonniers en Guadeloupe est cultivé sur une surface totale de 166 hectares, dans le Nord de la Grande-Terre.
La filière emploie 160 saisonniers (au champ et en station de conditionnement), auxquels s’ajoutent 15 emplois permanents sur place et 50 en métropole pour l’équipe d’export.

Caraïbes Melonniers commercialise une partie de sa production sur le marché local, mais l’essentiel est destiné au marché national, où nos melons sont reconnus et recherchés pour leur qualité (avec des taux de sucre élevés, que garantissent les marques Philibon et Flamboyant). Après une année 2019 très mauvaise, 2020 s’annonçait comme un très bon cru, avec des fruits d’excellente qualité.

Soutien de la Région pour des vols supplémentaires

Selon son volume prévisionnel, Caraïbes Melonniers doit produire cette année 3 250 tonnes de melons en Guadeloupe, dont 2 250 tonnes pour l’export, soit près de 70 %. La période d’exportation s’étale de la fin janvier jusqu’au mois de mai, avec un pic entre avril et début mai, autour de la période de Pâques.

Les expéditions, qui se font par avion (sur les vols passagers), sont généralement assurées par plusieurs compagnies. La pandémie de COVID-19, survenue en pleine saison du melon, a totalement changé la donne. Depuis le 23 mars 2020, le trafic aérien entre les Antilles et le marché national est très fortement réduit.

Seule Air France continue à assurer des rotations, mais limitées à deux vols hebdomadaires (le mercredi et le vendredi) et avec des tarifs très augmentés.

Caraïbes Melonniers et son exportateur Boyer SAS ont pu affréter des vols complémentaires, proposés par la compagnie TUi, mais ce fret entraîne un surcoût important. Sollicitée, la Région a accepté de soutenir l’organisation de producteurs, en prenant en charge ce surcoût, pour l’affrètement de quatre vols, soit une dotation spéciale de 354 850 euros.

Des cartons de melons distribués aux familles

Ces quatre vols (programmés les 9, 10, 15 et 17 avril) permettent de transporter un total de 134 tonnes de melons, et de compenser en partie le manque à gagner. Il s’agit aussi de répondre à la demande des distributeurs, avec qui nos producteurs ont signé des contrats ; et préserver le marché national, face à la concurrence des importations du Maroc ou d’Espagne.

;Pour autant, la situation économique de Caraïbes Melonniers demeure très délicate, puisque sur les trois semaines de la haute saison (du 6 au 26 avril), le groupement n’aura exporté que 326 des 690 tonnes prévues, soit 47% seulement.

En complément de cette opération une distribution locale est mise en place à travers un partenariat Région/ Caraïbes Melonniers et l’Iguaflor. 1 500 cartons de melons Philibon, seront distribués en faveur des familles dans le besoin.