Cette assemblée plénière s’ouvre dans un contexte anxiogène en raison de l’épidémie du COVID-19 qui fait tristement la une de notre actualité et celle du monde depuis plusieurs mois.
Un confinement a été décrété depuis le 17 mars 2020, une situation inédite que nous ne pouvions imaginer vivre au sein de notre archipel, mais à laquelle nous avons dû nous adapter, pour notre sécurité.
Ce contexte de pandémie mondiale et de confinement, est un véritable challenge, pour nous Guadeloupéens. Et j’en appelle, chers compatriotes, à votre sang-froid et surtout à la responsabilité de chacun.
Je réitère, jeunes et moins jeunes, votre santé n’a pas de prix !
Les inquiétudes de la population sont légitimes. Au 17 avril, étaient enregistrés 148 cas positifs de coronavirus en Guadeloupe et 8 décès.
Ne relâchons pas nos efforts, et ce même si progressivement les chiffres se stabilisent !
Car oui, les familles continuent de ressentir de la peur pour leurs aînés, pour leurs enfants. Je pense à elles, à leurs proches.
Je pense aussi à ceux qui ne peuvent se rendre aux obsèques de leurs défunts. Aussi, je vous invite, chers participants en cette situation exceptionnelle, à observer une minute de silence afin de rendre un hommage appuyé à toutes les victimes que ce virus a fait sur notre archipel.
Je vous remercie.
Je tiens aussi à témoigner toute mon admiration pour le personnel soignant, les forces de polices, les salariés mobilisés, les agents des collectivités opérant au sein des services de l’eau, du ramassage des ordures. Ces Guadeloupéennes et Guadeloupéens qui se retrouvent aujourd’hui en première ligne sont nos héros.
Toutes ces personnes grâce à qui l’activité économique se poursuit et qui prennent soin de nous, de près ou de loin.
Dans ce contexte inédit, exceptionnel, la population exige de nous, exige de ses représentants, une réponse rapide et efficience.
C’est la raison pour laquelle, quotidiennement, je suis en contact avec les services de l’État, l’ARS ou encore le Rectorat, afin de répondre à l’urgence.
Très tôt, j’ai pris la mesure de la gravité de la crise sanitaire qui nous guettait. C’est pourquoi, en urgence, j’ai tenu à organiser une réunion le jeudi 27 février avec les institutions, les autorités sanitaires et les professionnels afin de préparer ensemble, dans les moyens et les délais alloués ; une réponse à la pandémie du COVID-19 et ses multiples conséquences sur notre archipel.
Une seule priorité, une seule préoccupation, la santé des Guadeloupéens.
Depuis, je suis à vos côtés, sans relâche. La Région Guadeloupe et tous les conseillers sont à vos côtés aux quatre coins de l’archipel.
Un plan de continuité de l’activité a été déployé, en vue de poursuivre les missions et le service public assurés par notre collectivité.
La Région, chargée du développement économique du territoire, sensible à la situation des entreprises de Guadeloupe, a lancé un plan régional économique d’urgence en concertation avec les pouvoirs publics. Ce plan propose des outils financiers pour accompagner au mieux les entreprises dans la gestion de leur trésorerie et pour préparer au mieux la relance.
Déployé depuis le début du mois d’avril sur l’ensemble du territoire, celui-ci se décline en plusieurs mesures.
J’aurai l’occasion de revenir plus en détails sur celui-ci dans quelques instants. Néanmoins, qu’il s’agisse du domaine sanitaire, économique ou encore éducatif, le coeur de notre action est clair : les femmes, les hommes, les enfants de Guadeloupe.
Au coeur de notre action, s’entremêlent solidarité et mise à disposition des moyens nécessaires parce que oui, il est important de répondre à l’impérieuse nécessité de la continuité de l’activité.
Il s’agit également de préparer avec les professionnels un plan de sortie de crise qui boostera le redémarrage de l’économie de notre archipel sans laisser PERSONNE de côté.
Le Plan Régional d’Urgence a pour objectif d’être un projet mobilisateur, porteur d’espoir et de confiance.
Il traduit une ambition claire : rassembler, créer du lien pour tous afin de répondre efficacement à l’urgence.
Justement à ce propos, les initiatives des acteurs économiques et autres membres de la société civile, pullulent de jour en jour. Ces derniers usent de nouvelles technologies mais aussi de moyens d’antan afin de répondre au mieux aux besoins exprimés par notre population.
Ces initiatives collectives sont celles qui maintiennent aujourd’hui le pays Guadeloupe en vie ainsi que son activité économique déjà fragile.
Les initiatives se multiplient : les pêcheurs, les agriculteurs, les arboriculteurs, les restaurateurs livrent désormais leurs produits jusqu’aux consommateurs et ceci, dans le respect de l’application des gestes barrières et des règles du couvre-feu.
Une Guadeloupe résiliente, comme elle l’a toujours été, dans les périodes les plus difficiles.
Les responsables politiques sont mobilisés et font preuve d’acharnement pour trouver les voies et moyens d’assurer un service public minimum efficient.
C’est le cas notamment de la distribution de l’eau potable. Plusieurs visioconférences se sont tenues afin d’élaborer en concertation avec les instances en charge, une solution rapide face à l’urgence.
Avant la fin de cette semaine, un plan de crise mis en place en partenariat avec le SIAEG, les EPCIs, le Département, la Région et les services de l’État sera présenté à la population.
L’eau doit couler dans les robinets de tous les Guadeloupéens, je m’en fais le gardien !
Mesdames et Messieurs,
L’heure n’est pas au repli. Restons unis, rassemblés, solidaires.
Nous devons aussi, en tant qu’élus, agir de manière responsable et montrer l’exemple. Cette attitude ne pourra refléter auprès de nos compatriotes, que l’illustration d’un récit d’engagement positif et collectif.
Notre résilience, le yon a lot est aujourd’hui à son paroxysme, et pour cela, chers compatriotes, je veux vous remercier et vous témoigner toute mon admiration.
Continuons à relayer les consignes d’hygiène et les règles de confinement, poursuivons l’entraide.
Ma conviction, est qu’il y aura véritablement un avant et un après COVID-19.
Cette situation met en exergue la nécessité d’un pouvoir local de décision sur une problématique aussi cruciale que la santé de la population.
Nous devons désormais nous interroger sur une nécessaire refonte de nos rapports avec les autorités en charge de la santé car, il est absolument impérieux d’agir avec pragmatisme et efficacité dès lors, que la santé des Guadeloupéens est menacée.
Cette crise nous positionne face à un défi : celui d’une indispensable refonte de nos méthodes et de nos pratiques !
Parmi les décisions arrêtées avec les responsables politiques au cours des dernières semaines, nous avons choisi de créer un comité de suivi qui réunirait la Région, le Département, la Préfecture, les EPCI ainsi que l’ARS afin d’établir de manière hebdomadaire le bilan et le suivi de la crise liée au COVID-19.
Ce comité est à mon sens un dispositif clef permettant de mieux coordonner les initiatives des collectivités, pour qu’à leur tour, leur communication auprès de la population soit plus efficiente.
Mesdames et Messieurs,
Avant de clôturer mon intervention, je tiens à remercier les Guadeloupéens pour l’élan de solidarité qui anime notre île depuis le début de la pandémie.
Cette crise du covid-19 est une épreuve. Dès aujourd’hui, la collectivité régionale travaille à anticiper ses conséquences sociales, économiques et sociétales, difficilement prévisibles, pour que nous soyons prêts, une fois la crise sanitaire passée, à limiter les impacts et à reconstruire notre économie.
Dans l’objectif d’anticiper les mesures et anti-crises et afin d’éviter l’effondrement de notre économie, les impacts sur nos entreprises, nous lancerons également un comité de relance de l’économie avec les professionnels et les organismes représentatifs.
Je vous invite à rester confiants sur notre aptitude à la résilience et sur cette certitude : nous sortirons plus forts de cette crise, plus constructifs, plus innovants et plus solidaires.